Les coulisses du secret d'athanor (3)

Mais qui est donc Fabian ? Un héros sans nom, presque peu décrit et pourtant très présent dans tout le livre. Connaît-il une femme ? A-t-il déjà été marié ?

Il reste très discret sur ses aventures féminines. Et pourtant...

Lisez ce qui lui arrive lorsqu'il atterrit en Mongolie intérieure après son enlèvement par les Triades. La suite dans cet extrait plus complet. En attendant, voici le début :

Confortablement installé sur son banc en bois sculpté, il se laissa glisser dans l’ouate des souvenirs de son adolescence. Le désert qui l’entourait, le soleil brûlant et l’ombre du grand arbre lui rappelaient ses vacances chez tante Geneviève et oncle Adrien dans ce Jura qu’il affectionnait tant. Il se revit assis devant la piscine, faisant face au gros sapin qui dissimulait les montagnes lointaines.
Ses oreilles tintèrent une nouvelle foi au son des cloches de la petite église à flanc de coteaux qui appelaient à l’office dominical. Le soleil jouait à cache-cache avec les nuages, éclairant de-ci, de-là, la verdure omniprésente des contreforts alpins. Le clapotis de la fontaine ! Il ressemblait à s’y méprendre à celui de la piscine qu’oncle Adrien entretenait avec amour.
Il ne lui manquait plus que les odeurs des tartes, que tante Geneviève confectionnait quotidiennement, pour que l’illusion soit parfaite. Ah ! Ces souvenirs inamovibles de fragrances et de verdures qui le pénétraient de partout. Quels délices !
Fabian esquissa un large sourire et les forêts denses semblaient à nouveau s’ouvrir à lui. Au loin, la brume de son enfance émergeait à ses yeux. Il ne se posait plus de questions. Le temps marquait une pause avec la vision du sourire de tante Geneviève qui lui apportait une assiette débordante de cette tarte aux abricots qu’il affectionnait tout particulièrement.
Il se revoyait accompagnant oncle Adrien parcourant les pieds de vigne insérés entre les petits bourgs des Reculées. Il appréciait la fraîcheur automnale de la cascade qui dévalait le flanc lisse de la roche érodée par l’océan il y a des millions d’années.
Ses pensées se précisèrent un moment et il revit furtivement cousine Alice qui aimait jouer dans les petits villages où les maisons étaient serrées les unes contre les autres pour se tenir chaud en hiver. Il n’entendit ni ne vit rien venir, égaré dans le dédale de ses souvenirs d’enfant.
Fabian sentait une présence à ses côtés et s’apprêtait à répondre au sourire de tante Geneviève. « Merci ma tante », eut-il envie de dire lorsqu’il s’aperçut que sa tante s’était transformée en une splendide jeune fille aux longs cheveux noirs de jais et aux yeux en amande.
Elle l’observait calmement tout en l’entourant d’une attention presque maternelle. Son regard évoquait la douceur de la soie et ses habits amples ceux des courtisanes à l'époque des Mandarins. Son sourire avait l'air naturel. Ses mains soignées se posèrent sur le bras gauche de Fabian avec légèreté.
Sans un mot, seulement le regard, elle prit possession de l'esprit de Fabian. Par sa tendresse, elle évoquait plein de souvenirs qui tourbillonnaient dans la tête de Fabian. Il revit sa maman sur son lit de mort, lui annoncer avec toute la gentillesse qu'il lui connaissait, que son père n'était pas son vrai papa. Les traits de la maman de Fabian se confondirent dans la profondeur du regard de cette femme aux habits de soie chamarrée.

À suivre...

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